Nouvelles acquisitions
La collection, en constante évolution, s’enrichit au fil des rencontres, des découvertes et des voyages.
Lors d’un récent séjour en Afrique du Sud, Nathalie a eu le coup de cœur pour deux artistes dont les œuvres viennent rejoindre la collection : Wallen Mapondera et Martine Jackson.
‘Hurongwa’ de Wallen Mapondera (°1985, Zimbabwe)
Wallen Mapondera est reconnu pour ses compositions sculpturales réalisées à partir de matériaux récupérés, tels que le carton, le cuir ou les fibres végétales. Son œuvre Hurongwa, qui signifie « structure » ou « système » en langue shona, est une méditation sur les réseaux invisibles qui régissent nos sociétés – qu’il s’agisse d’organisations sociales, d’économies informelles ou de liens interpersonnels.
Par une technique de tressage et d’assemblage minutieuse, il donne à voir une cartographie sensible, à la fois géométrique et organique, dans laquelle chaque fragment, chaque pli, contient une mémoire. Le travail de Mapondera, empreint d’une esthétique de la réparation, interroge la manière dont les communautés résistent, s’organisent et transforment les contraintes en langage plastique.
Artiste multidisciplinaire, il conçoit ses oeuvres grâce à toute une communauté de "makers", tout comme Moffat Takadiwa (artiste présent dans la collection) qui crée des oeuvres à partir de déchets informatiques ou tubes de dentifrice, une forme satyrique du surconsumérisme occidental.
En 2022, Wallen Mapondera a représenté le Zimbabwe à l'occasion de la 59e Biennale de Venise. Intitulée "I Did not Leave a Sign?", l'exposition du Pavillon Zimbabwéen a été curatée par Fadzai Veronica Muchemwa et réunissait des oeuvres de Kresiah Mukwazhi, Terrence Musekiwa, Ronald Muchatuta et Wallen Mapondera.
‘Held Between Us’ de Martine Jackson (°1979, Afrique du Sud)
Martine Jackson explore la matière textile comme vecteur de relations humaines. Formée à la céramique et à l’art du fil, elle ancre son travail dans des pratiques artisanales locales, en valorisant des matériaux biodégradables comme le coton, la laine ou le lin, qu’elle teint à partir de plantes et de minéraux.
Held Between Us est une installation suspendue, composée de fibres tissées et nouées en une forme organique flottante. Une oeuvre délicate et vibrante, qui interroge les seuils du toucher, du soin et de la vulnérabilité. L’artiste tisse littéralement des liens entre les corps, les mémoires, et le territoire. Son œuvre résonne comme un espace-refuge, une architecture douce à échelle humaine.
Martine Jackson est diplômée des beaux-arts Michaelis en 2000 et a enseigné auparavant à l'école de céramique Barbara Jackson, fondée en 1978 par sa mère, l'une des premières femmes artistes céramistes d'Afrique du Sud.