Dans le cadre de l’exposition collective The Sowers, la Fondation accueille un programme de performances et d’activations d’oeuvres de Julie Monot, Léna Babinet et Elise Peroi chaque premier samedi du mois. Cette programmation est accompagnée d’une visite commentée de l’exposition par Nathalie Guiot, fondatrice et co-commissaire.
L’accès est gratuit sur réservation en ligne : ici
**Prochaine date : Samedi 2 octobre de 17h à 19h
Julie MONOT
Diplômée de la HEAD à Genève et de l’ECAL à Lausanne, Julie Monot s’intéresse au potentiel ritualiste de la sculpture et sa relation avec la performance et le théâtre. Dans sa pratique, elle aborde l’être physique comme le lieu où se jouent les constructions sociales, où s’exercent les tensions entre une identité vécue et celle perçue par les autres. C’est pour cette raison qu’elle met constamment à l’épreuve la notion de figure – enveloppe versatile de cette identité – et qu’elle en teste les limites à la fois physiques et métaphoriques. En résultent des objets qui s’épanouissent dans l’indétermination volontaire entre œuvre d’art plastique, vêtement et accessoire au potentiel performatif.
L’œuvre See Double présentée dans cette exposition est un tapis tufté qui a migré du sol vers la verticalité. Le motif évoque un masque cérémoniel, comme un objet apotropaïque dont la fonction serait de conjurer le mauvais œil. Les yeux, justement, suggérés ici par deux trous à hauteur du visage du public : un regard vide que peuvent combler deux corps, dont les têtes se glisseraient simultanément à travers les orbites – deux identités unies pour quelques instants par la même parure.
Elise PEROI
Venant du champs des métiers dʼart, Elise Peroi se nourrit de lʼimportance du geste qui accompagne la réalisation dʼune œuvre, et laisse apparaître une frontière mouvante entre fini/infini, en cours de création. À certaines de ses œuvres, Élise Peroi associe des structures en acier, fines et géométriques, qui semblent projeter dans l’espace les contours des tissages et agissent tel un entrecroisement de lignes de force.
Le rapport à lʼespace et à lʼhabitat est primordial au sein de son travail, qui se nourrit des réflexions de Michel Foucault sur les « hétérotopies » : « Le jardin est un tapis où le monde tout entier vient accomplir sa perfection symbolique et le tapis est un jardin mobile à travers lʼespace »
Depuis la nuit des temps, les jardins opèrent comme des espaces sacrés. La spiritualité des jardins persans se fond avec la beauté et le dépouillement des jardins zen japonais, qui de façon miniature sʼessaient à reproduire lʼessence et la grandeur de la nature. Entre installation et performance, lʼespace prend lʼallure dʼune construction visuelle qui évolue et renvoie aux différents langages de lʼimage.
Léna BABINET
Léna Babinet est une jeune artiste française céramiste. Après des études de cinéma d’animation, elle intègre le département céramique à l’école de La Cambre en Belgique (Master 2). Elle complète ce cursus par une formation en bijouterie, en Suède. Elle lie dimensions technique et technologique à son travail sensible et poétique pour questionner l’empreinte, la trace, la mémoire, l’héritage, la transmission.
“Trouver une trace c’est parfois se frotter à une mémoire morte. Je peux percevoir maintenant que la mémoire, le souvenir, l’empreinte, que “ce qui reste” est la chose qui me préoccupe, me questionne et guide mes projets. Fouiller l’histoire héritée. Rassembler les morceaux, les recoudre ensemble. Pour se souvenir de ce qu’il faut et oublier ce qu’il faudra.”
Après résonance est une performance qui explore la relation entre l’ancien et le futur, le très archaïque et l’imaginaire numérique. Elle a commencé par une rencontre avec les pots acoustiques : récipients en terre cuite scellés dans les plafonds des églises médiévales, censés servir à améliorer ou à modifier la voix du prêcheur ou des chanteurs pendant les rituels. Là où la céramique détient la capacité de contenir des histoires, les pots acoustiques portent en eux l’écho des voix du passé. Dans cette performance, les objets sont utilisés comme des corps résonnants, des outils pour transformer et amplifier la voix.
PROGRAMMATION
Samedi 2 octobre de 17h à 19h
Julie Monot, See Double
Léna Babinet, Ce qui reste, Après résonance
Elise Peroi, Seuil
Visite commentée de Nathalie Guiot à 18h30
Samedi 6 novembre 15h
Léna Babinet, Ce qui reste, Après résonance
Julie Monot, Armor Amor
Elise Peroi, Seuil
Informations pratiques
Exposition du 9 septembre au 21 novembre 2021
Du mercredi au dimanche, de 14h à 18h et sur rendez-vous
Informations et tarifs ici
L’exposition est gratuite chaque premier week-end du mois
Avec le soutien de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Eeckman art & insurance, Brussels Drawing Week et Maison Ruinart