Dans le cadre de l’exposition The Sowers, la Fondation accueille un programme de performances et une visite commentée sur entrée libre chaque premier samedi du mois.
Julie MONOT
Diplômée de la HEAD à Genève et de l’ECAL à Lausanne, Julie Monot s’intéresse au potentiel ritualiste de la sculpture et sa relation avec la performance et le théâtre. Elle s’inspire souvent de mythes et de figures populaires, sans hiérarchie chronologique, afin de faire émerger ce qui pourrait être compris comme un récit universel. Quand elle était jeune, on lui a dit que le tapis sur lequel elle aimait s’allonger était en réalité un lieu de reproduction pour des créatures microscopiques de toutes sortes. Comme beaucoup d’enfants, ce fut sans doute sa première rencontre avec l’idée de la vie invisible. Ce souvenir l’a amenée à se pencher sur les organismes unicellulaires et elle s’est intéressée à la façon dont l’évolution de la vie unicellulaire a marqué un tournant dans l’évolution de la Vie sur Terre.
Before It Was Water est un kimono tufté à la main dont les motifs s’inspirent de divers types d’organismes unicellulaires. Pliée sur une barre de métal suspendue au plafond, l’œuvre est activée par un performeur de manière ponctuelle au cours de l’exposition. Cette courte incarnation, comme dans beaucoup d’autres œuvres de Monot, fait le pont entre son travail avec la sculpture et une pratique plus performative basée sur le temps. Les kimonos sont des vêtements intéressants pour l’artiste dans la mesure où ils offrent de vastes surfaces dont la forme reste inchangée, indépendamment de la forme du corps, de l’âge et du sexe de la personne qui le porte.
Elise PEROI
Venant du champs des métiers dʼart, Elise Peroi se nourrit de lʼimportance du geste qui accompagne la réalisation dʼune œuvre, et laisse apparaître une frontière mouvante entre fini/infini, en cours de création. À certaines de ses œuvres, Élise Peroi associe des structures en acier, fines et géométriques, qui semblent projeter dans l’espace les contours des tissages et agissent tel un entrecroisement de lignes de force.
Le rapport à lʼespace et à lʼhabitat est primordial au sein de son travail, qui se nourrit des réflexions de Michel Foucault sur les « hétérotopies » : « Le jardin est un tapis où le monde tout entier vient accomplir sa perfection symbolique et le tapis est un jardin mobile à travers lʼespace »
Depuis la nuit des temps, les jardins opèrent comme des espaces sacrés. La spiritualité des jardins persans se fond avec la beauté et le dépouillement des jardins zen japonais, qui de façon miniature sʼessaient à reproduire lʼessence et la grandeur de la nature. Entre installation et performance, lʼespace prend lʼallure dʼune construction visuelle qui évolue et renvoie aux différents langages de lʼimage.
Léna BABINET
Léna Babinet est une jeune artiste française céramiste. Après des études de cinéma d’animation, elle intègre le département céramique à l’école de La Cambre en Belgique (Master 2). Elle complète ce cursus par une formation en bijouterie, en Suède. Elle lie dimensions technique et technologique à son travail sensible et poétique pour questionner l’empreinte, la trace, la mémoire, l’héritage, la transmission.
“Trouver une trace c’est parfois se frotter à une mémoire morte. Je peux percevoir maintenant que la mémoire, le souvenir, l’empreinte, que “ce qui reste” est la chose qui me préoccupe, me questionne et guide mes projets. Fouiller l’histoire héritée. Rassembler les morceaux, les recoudre ensemble. Pour se souvenir de ce qu’il faut et oublier ce qu’il faudra.”
Après résonance est une performance qui explore la relation entre l’ancien et le futur, le très archaïque et l’imaginaire numérique. Elle a commencé par une rencontre avec les pots acoustiques : récipients en terre cuite scellés dans les plafonds des églises médiévales, censés servir à améliorer ou à modifier la voix du prêcheur ou des chanteurs pendant les rituels. Là où la céramique détient la capacité de contenir des histoires, les pots acoustiques portent en eux l’écho des voix du passé. Dans cette performance, les objets sont utilisés comme des corps résonnants, des outils pour transformer et amplifier la voix.
PROGRAMMATION
Samedi 6 novembre 16h – 18h30
Léna Babinet, Ce qui reste + Après résonance
Julie Monot, Before It Was Water
Elise Peroi, Seuil
Visite commentée à 17h
Informations pratiques
Exposition du 9 septembre au 5 décembre 2021
Du mercredi au dimanche, de 14h à 18h et sur rendez-vous
Informations et tarifs ici
L’exposition est gratuite chaque premier week-end du mois
Avec le soutien de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Eeckman art & insurance, Brussels Drawing Week et Maison Ruinart