Foire d’Art Brussels, Plateforme de performances, WIELS
Avec les artistes:
Davide Balula, Malena Beer, Oliver Beer, Hsia-Fei Chang, Giuseppe Chico & Barbara Matijevic, Antonio Contador, Guillaume Desanges, Carole Douillard, Ninar Esber, Esther Ferrer, Sergej Jensen, Liz Magic Laser, Estefania Penafiel Loaiza, Dan Perjovschi.
Commissaire : Agnès Violeau
Materializing the Social est une réflexion sur les notions de résistance, de biopouvoir, de gouvernement de soi sur les autres, de la relation de l’individu au groupe et aux normes, de la rencontre du corps physique avec le corps social. Ce programme de performances aborde la notion de biopolitique, néologisme créé par Michel Foucault en 1974. Le terme désigne une forme de pouvoir exercé non sur des territoires géographiques mais sur des individus et des populations. Envisageant l’art comme outil de transformation, s’inscrivant dans la lignée des travaux de Suzanne Sontag, Joseph Beuys, Fluxus, ou encore Allan Kaprow, les interventions proposées, génératrices de dialogue entre chacun d’entre nous, rendent compte par l’énergie du corps en mouvement et de la potentialité du geste, d’un état d’urgence quant au discours imposé. La parrhesia chez les grecs était la capacité d’affirmer une position claire, une liberté de parole mettant en danger celui qui en faisait usage. Ici et maintenant, elle est le désir de faire progresser l’autre.
“L’art de la performance est une pratique ouverte et permissive avec une infinité de variables, exécuté par des artistes lassés par les limitations des formes d’art plus établis.” RoseLee Goldberg
L’art comme outil d’intégration sociale, dans la lignée des travaux de Joseph Beuys, n’en finit donc pas d’inspirer la scène. Quelle est la tonalité du monde aujourd’hui ? Plutôt un ciel noir et encombré. Montée des intégrismes, globalisation qui, sous prétexte de progrès, entraîne un flux constant d’informations, nous rendant esclaves de la pensée et des opinions collectives; individualisme exacerbé de nos sociétés occidentales entraînant une disparition progressive de toute forme de solidarité, explosion des schémas familiaux traditionnels, etc. Ce sont toutes ces ruptures qui déclenchent des foyers de résistance qu’illustre ici ce concentré de propositions performatives, activistes, sur un mode distancié, parfois ironique.
Experienz investit les espaces du WIELS, poumon de la création contemporaine en Belgique. Plateforme nomade de pratiques artistiques, Experienz accueille une programmation éclectique de dix-huit artistes d’origines culturelles diverses (Liban, États-Unis, Équateur, Angleterre, Portugal, France, Taïwan…) De la fine analyse de la gestuelle du discours politique avec Liz Magic Laser, au corps comme outil spatio-temporel dans un espace architectural identifié avec Malena Beer, jusqu’à la performance ritualisée de Ninar Esber, triant méthodiquement des graines selon leur couleur et leur qualité, ou encore le statement sonore d’Oliver Beer, témoignant du rôle civique de l’artiste aujourd’hui – toutes ces oeuvres forment autant de propositions performatives dont le contenu touche à la fois au politique et au personnel (le soi en relation à l’autre)… Un échange inédit d’expériences, placé dans un état d’extrême conscience de soi, chahuté par des gestes, des récits, des actions, tous vécus en temps réel. Enfin, une table ronde réunira collectionneurs, artistes et commissaires d’exposition, dont l’historienne de l’art RoseLee Goldberg, fondatrice de Performa à New-York, autour de la question : « Comment collectionner / montrer la performance aujourd’hui ? »” Autant de tableaux vivants qui s’achèveront par un concert de l’artiste New-Yorkais Sergej Jensen. « Être avec l’art, voilà tout ce que nous demandons », clamaient les artistes Gilbert and George dans les années 1970, tel pourrait être le postulat de cette nouvelle édition.
Dossier de presse de l’évènement
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