English version Version web 05/12/2019

En décembre à la Fondation

ExpositionJusqu'au samedi 7 décembre 2019

Derniers jours |Habiter l’intime

Vue de l'exposition Habiter l'intime, Bruxelles, octobre 2019 © Laetizia Debain pour la Fondation Thalie

La fondation présente « Habiter l’intime », une exposition réunissant 120 œuvres sur papier issues de collections privées bruxelloises avec l’aimable participation des collectionneurs Isabelle Bourne, Yolande De Bontridder, Frédéric de Goldschmidt, Cédric Lienart de Jeude, Nathalie Guiot, fondatrice du lieu et le regard complice de Anne Pontegnie.

Plus de 80 artistes, parmi lesquels Francis Alÿs, Joël Andrianomearisoa, Louise Bourgeois, Ulla von Brandenburg, Isabelle Cornaro, Wim Delvoye, Mark Dion, Lionel Estève, Paul-Armand Gette, Camille Henrot, Fabrice Hybert, Pierre Le-Tan, Karine Rougier, George Segal, Jim Shaw, Franz West etc.

Des collectionneurs ont accepté de sortir leurs œuvres sur papier. Chacun a fait une liste. À redécouvert des trésors cachés qu’il pensait avoir oublié. Dans une excitation presque adolescente, ils ont confronté leur regard, ils ont créé des associations, des passerelles… pour faire de cette exposition un cabinet de curiosités graphiques éphémère, un brin sulfureux. Une centaine d’œuvres d’artistes d’horizons divers, accrochée sur les murs all-over, fédérée par le medium du papier et de sa fragilité.
Opérer une rencontre, celle d’œuvres qui questionnent nos identités, nos désirs, notre solitude. Descendre dans les tréfonds de notre âme, de nos corps et de son réseau viscéral que nous faisons mine d’ignorer.
Voyager dans les rêves ouatés érotiques et secrets ; s’enivrer des traits frénétiques et charbonneux de l’encre et du fusain, ou tel un voyeur, observer les ébats sexuels d’un couple clandestin, ou prendre en pleine figure, l’exhibitionnisme assumé d’un portrait…
Un voyage pictural qui déploie l’exubérance de nos êtres, de nos identités multiples. Habiter se dilue en « habit tu es »… Libérons-nous de nos oripeaux sociaux, laissons tomber les masques, divaguons…
« Habiter l’intime », c’est aussi un dédale, un labyrinthe pour les esprits curieux ; Dans les espaces domestiques de cette maison des années 20, on y découvre des dessins préparatoires qui façonnent une utopie collective, des œuvres sur papier comme des tentatives joyeuses d’abstraction minérale ou chromatique, issues du lyrisme de l’artiste.
Le corps comme habitat, idéalisé, exhibé, mutilé par quelques forces démiurgiques.
Un cabinet graphique singulier et poétique qui enrobe et provoque le spectateur, y décelant, espérons, dans l’infini de ces propositions, sa maison intérieure, un pan de son âme, son yin et son yang…
Il suffit d’allumer l’interrupteur. L’humilité bienveillante d’un Francis Alÿs, le corps mis à nu d’un Paul-Armand Gette, la poésie du geste de Helena Almeida, les éructations d’un Arnulf Rainer, etc. un infini maelström, drolatique, une invitation à sortir des frontières du bon goût.

Infos
Jusqu’au samedi 7 décembre 2019
Exposition ouverte du mercredi au samedi, de 14:00 à 18:00
Entrée : 5€ (tarif unique)

Lecture performéeJeudi 12 décembre 2019 – 19:00

Ariane Michel
Palimpseste pour effet-miroir

ARIANE MICHEL .DR

D’où perçoit-on le monde ? Comment cela définit-il la morphologie de notre imaginaire ? Adepte de glissements de points de vue et de renversements d’échelle, Ariane Michel travaille depuis plusieurs années à produire des écarts perceptifs : en donnant à son auditoire l’opportunité de devenir un peu autre (pierre, oiseau, plante, insecte ou vague), de sauter les millénaires ou de se plonger dans une seconde, elle touche les cordes qui constituent notre façon d’être au monde.
Pour son intervention à la Fondation Thalie, l’artiste invite le spectateur dans une sorte d’atelier mental propice aux miroitements. Elle tentera, à partir d’extraits de ses vidéos, images ou sons et en reconstituant leurs dispositifs, de nous mettre avec elle dans la disposition d’une rêverie flottante pour mieux percevoir ce qui émane de ses productions. Fascinée par le tournant ontologique à l’œuvre dans nos sociétés occidentales où la place de l’humain se redéfinit, elle s’interrogera sur la position qu’elle occupe et sur ce qu’elle a produit jusqu’ici : que ce soit en tant que symptômes d’une société qui change ou comme machineries participant aux mutations des cartographies de notre inconscient, ses œuvres semblent bien avoir quelque-chose à voir avec cette révolution de la pensée.

Durée : 1h

Née à Paris en 1973 et diplômée de l’École nationale supérieure des arts décoratifs, Ariane Michel est une artiste et cinéaste française. Que ce soit par le biais d’installations, de performances ou de dispositifs plus cinématographiques, le travail d’Ariane Michel, utilisant le plus souvent la vidéo, se retrouve dans la création récurrente d’expériences sensorielles. Son travail circule dans le champ de l’art ainsi que dans celui du cinéma, du Musée d’art moderne de la ville de Paris au FIDMarseille, du MoMA (New York) au festival de Locarno. Elle est représentée par la galerie Jousse entreprise à Paris.

Réservez-vos places ici.

Jusqu'au dimanche 15 décembre 2019

Derniers jours | Marie-Ange Guilleminot
Vivre la maison Horta

Marie-Ange Guilleminot, La Garde-robe & Toiles — salle des plâtres, Musée Horta, Bruxelles, 2019 © Armande Chollat-Namy

Le Musée Horta invite l’artiste et performeuse française Marie-ange Guilleminot à investir la maison-atelier le temps d’une exposition. Un dialogue qui résonne comme une évidence entre l’architecte, réputé pour sa passion des savoir-faire et le raffinement, la pensée singulière de Marie-Ange Guilleminot, de son alphabet des formes et de ses sculptures d’usage qui se fondent dans ce décor art nouveau. L’artiste poursuit son fil rouge autour du concept de maison-de-vie. Sa pratique se situe dans la relation à l’autre, où l’objet devient prétexte, interstice, espace entre ; son œuvre est à la lisière du visible et s’inscrit dans un décor où le geste a son importance, où les savoir-faire deviennent matrice d’une vision toute personnelle. Invitée à faire œuvre par le passé dans la maison de Pierre Loti, la villa Savoye ou la villa Noailles en France, Marie-Ange Guilleminot aime à se fondre dans ces lieux chargés d’histoire tout en préservant son adn d’artiste plasticienne ; ici, jouer des arabesques et des courbes, des transparences et de la lumière ; comme si ses œuvres étaient naturellement attendues, invitant le visiteur à un autre regard. Un dialogue s’installe naturellement entre les deux créateurs sur leurs influences respectives, de William Morris au Japon, passion qu’ils partagent tous deux. Un parcours qui met en lumière l’intelligence de la main et l’attention portée à la matière, dentelle, coton, feutre pure laine vierge comme le livre de seuil qui nous accueille dès l’entrée ; des propositions poétiques qui réenchantent la vie domestique de la maison, offrent un jeu de correspondances avec les matériaux : bois exotique, pierre, bronze, mosaïque… dans la partie noble, une scénographie se déploie : infinité des possibles avec les assiettes du service alvéole dans la salle à manger, jeu de matière et de lumière, avec le iko et son kimono mémoire de hiroshima dans le boudoir au sortir du bain, et la garde-robe made in France dans la chambre de monsieur… dans le bureau de Horta, le paravent et son salon de transformation avec sa forme dodécagonale posée sur la grande table de travail, à côté duquel se trouve le chapeau-vie, sculpture textile, pièce emblématique de l’artiste. Marie-Ange Guilleminot aime à tisser des liens, ici dans le respect d’une prouesse architecturale visionnaire pour l’époque, comme celle du Baron Horta.

Commissariat : Nathalie Guiot

Diplômée de la Villa Arson en 1985, Marie-Ange Guilleminot vit et travaille à Paris. Elle obtient en 1997 la mention d’honneur à la Biennale de Venise avec Le Salon de transformation. Elle est très présente sur la scène artistique internationale (première acquisition importante aux États-Unis pour les collections du musée d’art de Philadelphie en 1996) puis Hiroshima City Museum of Contemporary Art, 2005/ Kyoto Art Center, 2006 / Centre Pompidou Paris, 2010 / Villa Savoye, Le Corbusier, Poissy, 2012 / « Les fantômes de nos actions passées. Man Ray, Sonia Delaunay, Marie-Ange Guilleminot » Villa Noailles, Mallet-Stevens, Hyères, 2014 / Touchez-voir, commande d’une installation, réalisée pour le Palais Galliera, 2013-2016 / L’exposition Laps, à la Cité de la Céramique de Sèvres, présente en 2015 une rétrospective de son œuvre, puis « Destine-moi une maison » se déploie au Centre d’art La Chapelle Jeanne d’Arc, Thouars, 2015 comme synthèse ou programme artistique de La Maison de Vie dont l’amorce est développée aujourd’hui à la Maison Horta.

Informations pratiques
Jusqu’au dimanche 15 décembre
Du mardi au dimanche, de 14:00 à 17:30
Plus d’informations via ce lien. 

Téléchargez ici le communiqué de presse.

Cette exposition bénéficie du soutien de la Fondation Thalie.

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