Créée en 2020 par la Fondation à l’initiative de Nathalie Guiot, la série de rencontres Créateurs face à l’urgence climatique mobilise la vision audacieuse de l’artiste à imaginer des futurs possibles et invite au partage des savoirs, en collaborant avec des chercheurs pour révéler par l’expérience du sensible, les faits scientifiques. Avec plus de 50 artistes et scientifiques invités en 2 ans, ces rencontres suivies par plus de 40 000 personnes, ont pour volonté de faire naître des collaborations entre ces deux disciplines.
Cette 3e saison au sein de l’École des Arts Décoratifs est organisée par Stefano Vendramin, coordinateur du programme Créateurs face à l’urgence climatique en co-construction avec Francesca Cozzolino, enseignante en sciences humaines et sociales et Patrick Laffont-DeLojo, enseignant en scénographie à l’École des Arts Décoratifs.
Co-modération par Nathalie Guiot, Fondatrice-Présidente de la Fondation Thalie, et Annabel Vergne, enseignante en scénographie à l’École des Arts Décoratifs.
Créer sans détruire : est-ce possible ? La sobriété est d’époque et l’innovation doit être frugale désormais face à l’injonction de réduire de 43% nos émissions de CO2 d’ici 2030. Le changement de société est systémique. Chaque nouveau pas prend du temps et nous devons pourtant aller si vite. Quel est l’impact d’un tel défi environnemental dans la sphère artistique ? Tino Sehgal, un des artistes les plus influents de sa génération, a construit au fil des ans une pratique liée à l’immatériel, à la performance par définition éphémère, à une expérience vécue par le spectateur, au cours de laquelle la voix, le langage et le mouvement deviennent ici des formes artistiques. L’artiste s’entretient ici avec Agnès Sinaï, professeure à Sciences Po Paris et fondatrice de l’Institut Momentum, un laboratoire d’idées sur l’Anthropocène et les effets d’une décroissance. Ensemble, ils échangeront sur comment créer sans épuiser nos ressources naturelles.
Les invité.es
Reconnu comme l’un des artistes les plus importants de sa génération, Tino Sehgal (1976, Grande-Bretagne) développe une pratique artistique fondée sur des « situations construites ». A la croisée du ballet, du théâtre et de la performance, ses installations vivantes valorisent la relation à l’autre plutôt que la création d’un objet défini. Le caractère éphémère de son travail repose sur la spécificité d’une rencontre engageant l’échange verbal entre des comédiens et les visiteurs autour de sujets sociétaux, philosophiques, économiques ou artistiques. Formé à la danse et l’économie, Tino Sehgal est finaliste du Turner Prize en 2013, lauréat du Lion d’Or de la 55e Biennale de Venise en 2013, son travail a fait l’objet de nombreuses expositions personnelles, notamment au Guggenheim Museum, New York, Fondation Beyeler, Bâle, Palais de Tokyo, Paris, Stedelijk Museum, Amsterdam,, Tate Modern, Londres.
Agnès Sinaï est une journaliste environnementale, auteure et fondatrice de l’Institut Momentum, un réseau de réflexion sur les politiques de l’Anthropocène, les effondrements et la décroissance. En 2010, elle crée à Sciences Po un cours sur les politiques de décroissance. Titulaire d’un doctorat en aménagement de l’espace et urbanisme (Université de Paris Est), et d’un diplôme de maraîchage en permaculture, elle développe une réflexion sur les biorégions comme lieux d’hospitalité terrestre. Co-auteure de Le Grand Paris après l’effondrement (Wildproject, 2020) et de divers ouvrages, dont Sauver la Terre (Fayard, 2003), Petit traité de résilience locale (avec Pablo Servigne, Raphaël Stevens, Hugo Carton, ECLM éditions, 2015), Walter Benjamin face à la tempête du progrès (Le Passager clandestin, 2016).
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