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Un café face aux oeuvres : Et vous, quelles couleurs ont vos rêves ?

Une fois par mois, nous vous proposons la lecture d’une sélection d’œuvres de la collection, un moment exclusif et convivial pour aborder les thèmes et mouvements de l’art contemporain des cinquante dernières années. Une expérience du sensible propre à révéler les jeux et les relations invisibles qu’entretiennent les oeuvres entre elles et laisser libre court à l’interprétation de chacun.e,  passionné.es d’art.

  • Anas Albraehe (Syrie, 1991), par sa pratique artistique, allie ses deux formations de peinture et d’art-thérapie. Nourri de ses expériences théâtrales et poétiques, l’œuvre de ce jeune artiste travaillant au Liban est caractérisée par une double sens pictural et social. Fasciné par le mouvement fauve, il fait se rencontrer la couleur et la psychologie, notamment au travers de ses séries d’ « Attrape Rêve » ou de « Rêveurs ». Favorisant une utilisation audacieuse de la couleur forte, libérée de son contexte objectif, son art qui s’inspire notamment de la philosophie soufie, accorde une importance majeure à la poésie, autre élément omniprésent dans ses créations, témoignant d’une réflexion autour de thèmes essentiels tels que la situation d’exil aujourd’hui. Puisant son inspiration auprès de grands poètes arabes tels chez Mikhail Niamey (1889-1988), Khalil Gibran (1883-1931), ou encore Mahmoud Darwish (1942-2008), Anas Albraehe s’insurge lui aussi contre le sort des plus démunis en tentant, à travers sa peinture, de traduire les violences que ces derniers peuvent subir et la misère dans laquelle il se trouvent.
  • Joachim Mogarra (Espagne, 1954) rêve les yeux ouverts et réinvente le monde. Il se tourne vers l’appareil photographique principalement par économie de moyens, à la suite d’un voyage en Algérie lors duquel il perd tous les rouleaux de pellicule de ses photos de voyage et tente alors de recomposer les images qu’il avait prises de mémoire à partir d’assemblages d’objets du quotidien. Il utilise le medium sans effets, pour sa simple capacité à fabriquer une image. Ce qui émerveille dans ses photographies sont les titres surréalistes qu’il donne à ces objets. Ses œuvres, pour la plupart en noir et blanc, sont regroupées en séries, et se composent principalement de mises en scènes faites de petits objets à priori banals, qui évoquent un « ailleurs » autrement plus grandiose : voyages, épopées, grands monuments, etc. Des morceaux de sucre deviennent tour de Babel, une pomme de terre devient navire,…
  • Une lecture transversale abordera la question du voyageur immobile, qu’il rêve les yeux ouverts ou clos. Cela nous amènera à évoquer Kafka, lu sous le prisme de la psychologie avec par exemple son rapport à la tanière. Deleuze sera abordé de manière pédagogique pour ouvrir une réflexion sur son concept de « nomade immobile ».

 

Objectifs :

  • (Re)découvrir des artistes, issus de la collection de la fondation. Tant de beauté, de voyages potentiels ne demandent qu’à être découverts.
  • Prendre part à une médiation orientée sur l’échange, le dialogue.
  • S’ouvrir à certains concepts d’auteurs majeurs tels que Kafka et Deleuze.

 

La rencontre est animée par Valère Gilles, chargé de médiation à la Fondation Thalie.

Tarif réduit pour les étudiants, enseignants, -26 ans, demandeurs d’emploi et membres SMART