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En conversation avec l’artiste Sara Ouhaddou

Dans le cadre de l’exposition Warché, curatée par Anissa Touati, la Fondation invite l’artiste visuelle Sara Ouhaddou pour une rencontre inédite en dialogue avec Nathalie Guiot, Fondatrice.

L’exposition Warché, « chantier » en arabe, présente l’installation immersive de l’architecte libanaise Lina Ghotmeh conçue à partir de 13 200 briques de réemploi, aux côtés des artistes visuelles Emilija Škarnulytė, Lithuanienne, et Sara Ouhaddou, Franco-Marocaine.
Warché prend sa source dans l’histoire de Beyrouth, se poursuit dans la cité romaine engloutie de Baiae et les architectures géométriques arabes où nous devenons simultanément les témoins d’un monde futur, contemporain et passé. Conçue comme une agora, l’exposition invite à penser notre rapport au temps comme témoin de notre passage sur terre et questionne nos interprétations de la ville, tant politiques que poétiques.

S’inscrivant dans un constant dialogue entre tradition et modernité, Sara Ouhaddou récupère des plans de dessins de géométrie islamique et les déconstruit afin de créer un alphabet géométrique. Par ce processus, elle s’inspire d’architectures, de l’écriture arabe ou de symboles berbères issus de l’artisanat et dévoile ici une nouvelle série de collages créés à partir d’images de fragments de ciel. L’archéologie est prise dans les lignes d’une ambivalence disparition/apparition, exaltant l’émergence d’une trace, réelle ou fictive.

En résidence à FRAEME (Marseille) en 2019, l’artiste poursuit ses recherches sur l’histoire des alphabets, révélatrice de celle des identités et des développements successifs d’une civilisation avec l’installation “Je te rends ce qui m’appartient / Tu me rends ce qui t’appartient”, réalisée en savon de Marseille et commissionnée par Manifesta 13 Marseille. Des corps étrangers, des ossements en céramique provenant d’objets excavés, y apparaissent collés. Ces colonnes, à la fois organiques et minérales, sont constituées des savoirs échangés au Moyen Âge entre le monde arabo-andalou et Marseille. Ils témoignent de l’intérêt de l’artiste pour les histoires peu connues et les objets trouvés dans les différentes fouilles archéologiques de la cité et ses alentours, qui introduisent un doute ou déconstruisent les histoires complexes de la ville.

 

Née en France, en 1986, d’une famille Marocaine, la double culture de Sara Ouhaddou façonne sa pratique artistique comme un langage continue. Débutant sa carrière comme designer industriel, elle développe ensuite une pratique plus artistique et sociale, abordant les défis auxquels sont confrontées les communautés d’artisans. Elle questionne le rôle du design comme outil d’émancipation économique, social et culturel, tout particulièrement dans le monde arabe. La langue arabe est un thème important dans son travail. Elle dissèque les lettres arabes en symboles abstraits, les transformant en une langue à part entière. En nous faisant partager ses interrogations sur les transformations de son héritage, elle met en tension les arts traditionnels marocains et les codes de l’art contemporain afin de mettre en perspective les réalités culturelles oubliées. Représentée par la Galerie Polaris (Paris), son travail a été exposé au Muceum (Marseille), au Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofía (Madrid), au Z33 (Hasselt), au Centre Pompidou, au Palais de Tokyo, à l’Institut des Cultures d’Islam et au Bauhaus de Dessau, entre autres. Elle vient d’être sélectionnée pour le programme de résidence à la Villa Albertine en 2023. 

 

 

Informations pratiques

Samedi 8 octobre, 18h
Durée ~ 1h
Tarif plein 8€ / Gratuité (étudiants, enseignants, -26 ans, demandeurs d’emploi et membres SMART)
Cette conversation sera suivie d’une visite commentée de l’exposition Warché.

Exposition jusqu’au 10 décembre 2022
Du mercredi au vendredi, de 12h à 18h, le samedi de 11h à 18h.