#20 -Conversation Noémie Sauve & Benjamin Van Wyk de Vries

La série Parole de Créateurs face à l’urgence écologique propose des rencontres entre artistes, penseurs et scientifiques pour créer de nouveaux récits, sensibiliser et agir face au dérèglement climatique, par la voie des artistes comme médiateurs.

L’artiste Noémie Sauve et le volcanologue Benjamin van Wyk de Vries sont invités à partager leurs recherches au regard du milieu volcanique qu’ils ont tous deux côtoyé lors d’une résidence commune dans le cadre du projet The Possible Island sur l’île de Vulcano, au nord de la Sicile.

Entre fertilité et toxicité, quelle est l’influence du milieu géologique sur les pratiques artistiques contemporaines ? Comment les artistes s’inspirent-ils de ce refuge unique ? 

 

Noémie Sauve (1980, Romans (26)) vit et travaille à Paris. Artiste autodidacte, dessinatrice et sculptrice, elle s’emploie à dresser une iconographie plastique des fantasmes, de l’époque contemporaine ou du passé, autour de la domestication (des éléments, de l’animal et du paysage), à travers l’exploration des formes comme à travers celle des matériaux. Elle collabore régulièrement avec des spécialistes divers (Ingénieurs en biologie, vulcanologues, taxonomiste, etc.) et s’applique à valoriser la complexité du vivant et ses actions comme principe d’autonomie fondamentale. Sélectionnée par le jury de la résidence d’artiste Tara Pacific, elle part à bord de la goélette scientifique en 2017- Fondation Tara Océan & Agnès b. Elle est régulièrement invitée au sein de projets croisant art et science, comme sur l’île Vulcano (Sicile) pour The Possible Island en 2021. Sa pratique artistique irrigue également de nombreux domaines attenants dans lesquels elle est pleinement engagée comme la création du Fonds d’Art Contemporain Agricole de l’association Clinamen (FACAC).

Benjamin van Wyk de Vries est professeur de volcanologie au Laboratoire Magmas et Volcans, Université Clermont Auvergne. Il travaille et enseigne en anglais, français et espagnol.
Il a coordonné les masters internationaux CENTRALRISK (Amérique centrale – Europe), et INVOGE (Europe – USA). Il a mis en place des cours tels que ‘Teaching in English’ : un cours pour professeurs d’université, et plusieurs autres cours transdisciplinaires et multilingues. Ses recherches sont transdisciplinaires et traverse la volcanologie, la tectonique, et géopatrimoine. Il est l’auteur de nombreuses productions aux sujets variés, et dirige un projet du Programme International de Géosciences de l’UNESCO intitulé “Geoheritage for Resilience”.
Pour lui, il n’y a pas de séparation entre la communauté, la recherche pure, l’application pratique lorsqu’il s’agit de questions de l’environnement, tout doit aller en synergie. Le scientifique doit opérer dans la société, et le géopatrimoine est un moyen puissant d’y parvenir.